Service Historique de l’Armée de Terre (Vincennes) (archive citée par Grégory Philippe), 7 P 40, courrier du chef de l'État-major de la Défense nationale, le général Juin, au ministre de la Guerre et au ministre du Travail, 22 janvier 1945. À ce jour, aucune archive confirme si la totalité des créances a été ou non in fine recouvrée. Il cite aussi le témoignage d’un ingénieur des Houillères du Nord qui refuse de faire des mines « un centre de convalescences pour prisonniers étiques ou éclopés ». Archives du ministère des affaires étrangères (Paris) (archive citée par Grégory Philippe), Série Z 22, Note de la direction des unions à la direction d’Europe au sein du ministère des affaires étrangères, 3 avril 1946. Ce n’est qu’en mars 1947 que le ministère du travail répond qu’il sera très prochainement possible de fournir chaussettes et chemises, « les plus grands efforts [ayant] d'ailleurs toujours été faits dans ce sens par [ses] services malgré la rareté et le prix de revient onéreux des articles textiles. À partir de ces dépôts, les PG sont affectés dans les différents secteurs économiques suivant les priorités définies par la direction de la main d’œuvre, service placé sous la tutelle du ministère du Travail. Finalement, d’après cet article, les conditions matérielles semblent plutôt bonnes, alors même que quelques mois plus tard les Alliés auront le plus grand mal à assumer la charge que représenteront les millions d’Allemands faits prisonniers. C’est le 23 décembre 1944, lors de la conférence de la Chase Bank, à Paris, qu’ont lieu les premiers accords de livraisons de prisonniers allemands conclus entre et avec les Alliés[40]. Pour information, début 1948, l’armée emploie encore 8 000 prisonniers, tous SS, répartis comme suit : 5 500 pour l’armée de terre (446 dans la région de Lille), 300 pour l’armée de l’air (aucun dans la région de Lille) et 2 200 pour la Marine (50 dans la région de Lille), dont 1 540 prisonniers dans la seule troisième région militaire (celle du Grand Ouest)[248]. On peut néanmoins supposer que la diminution du nombre d’engagements est allée de pair avec l’amélioration des conditions matérielles et plus encore, avec la mise en place du statut de « travailleur libre » fin 1946 et la perspective des libérations. Les camarades qui n’étaient pas occupés à débroussailler ou à déminer étaient soit assis à ne rien faire, soit en train de transporter les mines déterrées vers l’arrière, où elles étaient déposées en sûreté dans une trouée ou au bord d’un chemin. Livraison dans les temps. Nous avons déjà vu que c’est à son initiative que sont autorisés les contrats de 9 à 12 mois, au lien d’un an, à partir du printemps 1948. Quoi qu’il en soit, l’article du quotidien new-yorkais se contente de refléter la ligne de défense officielle des autorités américaines plutôt que de tenter d'identifier les véritables raisons de la suspension des livraisons des prisonniers par Washington. Après cela, la question de l’opinion ne semble plus avoir véritablement inquiété les autorités. Ainsi, Théo Kirtz, prisonnier de guerre affecté à la construction d’une route, avec quelques autres camarades, dans une petite commune bretonne, prisonnier qui se dit lui-même « adopté » par tout le monde, prend peur lorsqu’il est question de les réaffecter, au moment de la redéfinition des priorités économiques. Archives départementales du Nord (Lille) (archive citée Grégory Philippe), 27W38361/1, Courrier du ministre des armées au directeur régional de service de santé, au commissaire de la république de Lille et au commandant de la. Dans ce cadre de cette exploitation économique, si le ministère de l’armée, dont dépendent les PG, joue un rôle de premier ordre, les autres ministères jouent également un rôle important voire crucial, comme c’est le cas pour le ministère du travail – c'est lui qui décide de la répartition économique – et dans une moindre mesure du ministère des affaires étrangères qui doit gérer les enjeux diplomatiques. C’est seulement lorsqu’on a traversé le Rhin, qu’on a compris qu’on nous avait trompés. Ainsi, si certaines listes ne contiennent aucune note inférieure à 18/20, d’autres sont beaucoup plus avares en notes supérieures à 15[224]. Aux dires du général de Gaulle, ce mouvement n’est pas un parti politique ordinaire mais un parti au-dessus des autres partis. Les témoignages cités dans cet article Wikipédia sont, du reste, le plus souvent issus du site de Jean-Paul Louvet ou ils ont été recueillis par le biais des contacts que ce dernier avait établis dans le cadre de ses travaux. Dans l’ensemble, les conditions se sont donc considérablement améliorées après 1945. Les travailleurs libres sont ainsi autorisés à adhérer aux clubs et unions sportifs ainsi qu’aux communautés d’entreprise. Or la France a seulement signé un cessez-le-feu. Ainsi, en novembre 1946, la 1e région (celle de Lille) reçoit deux visites sur un total de 27 effectuées au niveau national ; en mai 1948, le Comité international de la Croix-Rouge effectue quatre visites dans la même région et 44 au niveau national[331]. Dans la région de Montreuil_(Pas-de-Calais), un agriculteur syndiqué (le syndicat auquel il est affilié n’est pas mentionné) prétend avoir organisé des enlèvements de prisonniers travaillant dans l’agriculture au motif qu’ils représenteraient une concurrence déloyale[140]. L’effectif maximum de prisonniers allemands détenus sur le territoire français fut atteint en octobre 1945 avec 750 000 Allemands alors présents. Encouragées par les Américains, les aspirations à la souveraineté nationale sortent renforcées de la guerre bien que la France se refuse encore à en prendre conscience. Ainsi, certains commandos, de par leur nature, forçaient l’entente franco-allemande. Ainsi, du point de vue allemand, il semble que les prisonniers sont d’une part perçus comme ceux devant payer pour une minorité de coupables et d’autre part, on le voit, le système des prisonniers de guerre est d’abord perçu comme un système à visée « punitive » et visant à exploiter économiquement d'une manière éhontée les PG. D’après les chiffres fournis par les autorités militaires pour les années 1947 et 1948, à peine 53 % des prisonniers sont repris[200]. Il s’agit des SS blanchis de tout soupçon de crime de guerre et s’étant illustré par des actes de courage au cours de leur détention (opérations de déminage, sauvetage de vies françaises entre autres choses). C’est dans un monde bouleversé et à reconstruire, que près d’un million de prisonniers de guerre allemands vont être amenés à travailler pour la France jusqu’à la fin de l’année 1948. S. Cepuch, « The Public and the POWs: reaction to the release of German Prisoners of War for Agricultural labour ». » Il semblerait bien que les reporters allemands n’aient eu d’autres sources que les portes-paroles des autorités françaises pour rédiger un article au contenu vraisemblablement entendu. Ce n’est là néanmoins un point de vue étayé par aucune source. Cette mesure s’explique probablement par le fait que les « travailleurs libres » étaient considérés comme des Allemands ayant fait le choix de ne pas participer au redressement économique allemand et qu’à ce titre, ils ne pouvaient plus bénéficier de la politique d’aide sociale. Archives nationales contemporaines de Fontainebleau (archive citée par Grégory Philippe), 770623/84, Courrier de la Fédération nationale des prisonniers de guerre, date probable : mars 1947. Cette méconnaissance de leur date dé libération nourrit un climat lourd en rumeurs et en illusion, et ce dès les premières semaines de détention en 1945, comme en témoigne Horst Fusshöller[346]. Pour la première fois, Allemands et Français n’eurent plus à se côtoyer en tant qu’adversaires mais en tant que collègues de travail s’attelant à une même entreprise pacifique : la reconstruction économique d’un pays. C’est l’une des raisons pour lesquelles les autorités décident de leur offrir un congé d’un mois avant de travailler, le temps pour eux de rentrer au pays[325]. Sans grand empressement, deux mois plus tard, les autorités françaises acceptent de prendre en charge ces milliers d’hommes ; ceux-ci seront répartis en deux contingents de 25 000 prisonniers chacun, l’un affecté en Afrique du Nord, l’autre en métropole. »[256] Pour réponse, le ministre de la Reconstruction se contente de souligner une fois encore qu’un tel arrêt aurait des « conséquences extrêmement graves » sur la santé de la population et sur celle des travailleurs eux-mêmes et que 90 % des opérations débombage et désobusage seront achevés fin octobre 1947. Pourtant, sur ce point précisément, ce même ministre répond en 1948, et à plusieurs autres occasions, à un Ministre de Travail désireux de « niveler » les effectifs à une échelle nationale, qu’en raison de la faiblesse croissante des effectifs de garde, il est, dans les faits, impossible de procéder « à des transferts nombreux de PG de région à région »[281]. 1939-1945. Depuis les années 1990, c’est le phénomène inverse, celui de l’hypermnésie, qui a succédé à ces deux premières phrases. Pour rappel, août 1945 précède de peu le moment où l’effectif total atteint son maximum. Comme le résume un fonctionnaire au début de l’été 1946 « L’histoire du placement des prisonniers de guerre ennemis en France [jusqu'au printemps 1946] peut se résumer en une suite d’à-coups, brusque afflux de PG suivi d’un arrêt total des opérations, lui-même suivi d’une brusque reprise »[184]. De fait, les rapports franco-allemands auraient peut-être pris une autre forme si aux quatre années d’occupation n’avaient pas succédé ces trois ou quatre années de cette tout autre forme de présence allemande. Elle le sacralise en refusant toute discontinuité et toute chronologie. Néanmoins, cette suspicion qui caractérise encore en 1946 les points de vue des services de renseignement, de l’armée et de la police peut se comprendre aisément vis-à-vis de ceux qui étaient, il y a encore peu, des ennemis. Du reste, jusqu’à la fin de la guerre, des millions de Français restent détenus en Allemagne. Néanmoins, les autorités tiennent compte du fait que l’État allemand n’existe plus juridiquement et il est décidé d’octroyer exceptionnellement 10 000 marks pour les officiers et 5 000 pour les sous-officiers et les soldats. Le long des côtes de Provence 8 000 pyramides en béton ont été immergées ; sur la côte du Languedoc ce sont des chevaux de frise et des milliers de pieux. Le graphique précédent ne présentant que les quatre principales activités et ne permet donc qu’une analyse réduite de la répartition des PG. Malgré cela, les alliés proposent de « prêter » des PG à la condition que ceux-ci puissent rentrer aussi souvent que possible dans les dépôts alliés.